François Chaignaud

Récital

April 26th, 2021
François Chaignaud
© Laurent Poleo-Garnier / Laurent Poleo-Garnier

François Chaignaud renoue avec la tradition du récital qui a joué un rôle majeur dans l’avènement d’une modernité chorégraphique au XXe siècle et imagine un récital miniature autour de l’œuvre d’Isadora Duncan.

François Chaignaud crée des performances dans lesquelles s’articulent danses et chants à la croisée de différentes inspirations. S’y dessinent la possibilité d’un corps tendu entre l’exigence sensuelle du mouvement, la puissance d’évocation du chant et la convergence de références historiques hétérogènes qui vont des précurseurs de la modernité chorégraphique du début du XXe siècle aux avant-gardes actuelles.

Dans l’ellipse de la salle des Nymphéas, il renoue avec la tradition du récital qui a joué un rôle majeur dans l’avènement d’une modernité chorégraphique au XXe siècle. À partir de l’ondoiement contemplatif des panneaux monumentaux du maître impressionniste, il imagine un récital miniature autour de l’œuvre de la grande danseuse Isadora Duncan, qu’il étudie auprès d’Elisabeth Schwartz depuis 2015.

"À travers ce récital miniature, apparaissent l'étrangeté, la multitude et l'actualité paradoxale de ces corps sculptés par Isadora Duncan dans le premier tiers du XXe siècle. Créées dans un monde en proie à des mutations inédites, à la fois effrayant et fascinant, ces danses témoignent d'un désir puissant de reconquérir une intensité propre, qui semble se trouver déchirée entre la nostalgie d'un monde disparu, l'illusion du retour à un état de nature fantasmé, le goût du voyage et de la contemplation, et l'affirmation de la puissance sensuelle d'un corps anémié par le spleen et la vie moderne... Plonger dans ces danses insaisissables est pour moi autant l'étude d'un répertoire et d'une histoire (et de la façon dont les formes chorégraphiques et expressives adoptées par Isadora Duncan exsudent une époque, un lieu, un paysage mental, poétique, et idéologique), qu'une interrogation salutaire, adressée à notre façon contemporaine de créer et de danser. Isadora Duncan éblouit nos angles morts." François Chaignaud

François Chaignaud

Diplômé du CNSM de Paris en 2003, François Chaignaud collabore auprès de plusieurs chorégraphes, notamment Boris Charmatz, Emmanuelle Huynh, Alain Buffard et Gilles Jobin. Depuis He's One that Goes to Sea for Nothing but to Make him sick (2004) jusqu'à Думи мої (2013), il crée des performances dans lesquelles s'articulent danses et chants, dans les lieux les plus divers, à la croisée de différentes inspirations. S'y dessinent la possibilité d'un corps tendu entre l'exigence sensuelle du mouvement, la puissance d'évocation du chant et la convergence de références historiques hétérogènes – de la littérature érotique aux arts sacrés. Ses terrains de recherche s'étendent des précurseurs de la modernité chorégraphique du début du XXe siècle (Isadora Duncan) aux avant-gardes actuelles, et des techniques et symboliques du ballet classique aux danses urbaines et non scéniques. Également historien, il a publié aux PUR L’Affaire Berger-Levrault : le féminisme à l’épreuve (1898-1905).
Cette curiosité historique le conduit à initier des collaborations diverses, notamment avec la légendaire drag queen Rumi Missabu des Cockettes, le cabarettiste Jérôme Marin, l'artiste Marie Caroline Hominal (Duchesses, 2009), les couturiers Romain Brau et Charlie Le Mindu, le photographe Donatien Veismann, le vidéaste César Vayssié (The Sweetest Choice, 2015), le musicien Nosfell (Icônes, 2016) et l’artiste Théo Mercier (Radio Vinci Park, 2016). En 2017, il collabore à de nombreux projets, notamment avec l'artiste Brice Dellsperger pour Body Double 35, ou la réouverture du cabaret Madame Arthur. Depuis 2005, un dialogue soutenu entre François Chaignaud et Cecilia Bengolea donne vie à des œuvres hétéroclites, présentées dans le monde entier. Ensemble, ils créent Pâquerette (2005-2008), Sylphides (2009), Castor et Pollux (2010), Danses Libres (2010), (M)imosa (2011), Altered Natives Say yes To Another Excess - Twerk (2012), Dub Love (2013), How slow the Wind, pour les danseurs de l’Opéra de Lyon (2014), Devoted, pour les danseurs du Ballet de Lorraine (2015), Dancehall Polyphony, pour les danseurs de la compagnie Tanztheater Wuppertal de Pina Bausch (2015) et DFS (2016).
À l’occasion de La Bâtie-Festival de Genève 2017, François Chaignaud crée en collaboration avec l’artiste Nino Laisné Romances inciertos, un autre Orlando, spectacle autour des motifs de l'ambiguïté de genre dans le répertoire chorégraphique et vocal ibérique. Il poursuit actuellement une recherche sur le chant chrétien antique et autour du répertoire d'Hildegarde de Bingen en collaboration avec Marie-Pierre Brébant. Il a également créé, en mai 2018, Soufflette une pièce pour le Ballet Carte Blanche (Norvège) en collaboration avec le couturier Romain Brau.

Elisabeth Schwartz

Danseuse contemporaine, Elisabeth Schwartz découvre presque par hasard la danse d'isadora Duncan dont elle apprend le répertoire à New York auprès de Julia Levien et dans Isadora Duncan Commemorative Dance Company (1979-84). Elle le présente dans de nombreux festivals.
La composition chorégraphique à partir des principes esthétiques de la danse d’Isadora Duncan constitue un de ses axes de recherche, comme dans le film Jaillissements (1990 Réal. R. Sangla) ou Les plis du temps (CND 2005). E. Schwartz a le souci de tisser des liens étroits entre la création chorégraphique, l’histoire de la danse et l’analyse du mouvement de R. Laban. Dans cette optique, elle recherche dans l'Europe entière des archives sur La danse Libre pour la Cinémathèque de la Danse (2001) et soutient une thèse Ne rien inventer en art, Paradoxes autour la danse d’Isadora Duncan (2014). Toutes ces connaissances irriguent son travail de transmission du répertoire. Soucieuse du caractère éphémère de la danse, elle transmet le répertoire duncanien à des danseurs professionnels comme François Chaignaud, Ballet de Lorraine, Conservatoire de Xi'An (Chine), Boris Charmatz... ainsi qu'à des amateurs enfants et adultes et au studio Micadanses.

Isadora Duncan (1877-1927), danseuse et chorégraphe américaine

Dès son arrivée en Europe, elle apparaît pieds nus et en simple tunique dansant en osmose avec la musique. Toujours au cœur des mouvements de libération, sa danse en est la traduction artistique : spontanéité, élan et recours aux mouvements élémentaires en relation avec les éléments de la nature. Faite de courbes et de volumes, sa danse libre expose un jeu dynamique entre l’abandon et la résistance à la gravité. Isadora Duncan est la grande pionnière des principes fondamentaux de la danse moderne en rupture avec la danse classique occidentale.

The event is now over.

See the whole program

The event is now over.

See the whole program